Le seuil de tolérance au toilettage

Pour bien comprendre ce que c’est le seuil de tolérance, on peut faire une analogie avec un verre d’eau. Lorsque le chien rencontre un élément qu’il perçoit comme un danger, l’inquiétude augmente, le verre d’eau se remplit. Si le chien est confronté à plusieurs éléments stressants, ou à un seul élément très stressant, le verre d’eau va déborder. Le chien est maintenant au-dessus du seuil de tolérance. C’est à ce moment que le chien va vouloir faire cesser l’interaction avec l’élément qu’il perçoit comme un danger et aura une des quatre réponses suivantes aussi connues comme les quatre «F»: figer, fuir, foncer ou faire le fou.

Lorsque le chien est dans cet état d’esprit, il peut sembler déconnecté de la réalité.  En effet, c’est l’instinct de survie qui a pris le dessus. Les hormones/neurotransmetteurs du stress comme l’adrénaline et le cortisol montent en flèche et peuvent prendre entre 24h et 3 semaines à revenir au niveau normal selon l’intensité de l’événement. Le chien enregistre une mauvaise expérience dans sa mémoire. Sa confiance en lui-même diminue, ainsi que sa confiance envers les humains.

Pourquoi ce concept est important au toilettage? Parce que le toilettage comporte plusieurs éléments d’invention humaine et les chiens ne sont pas programmés dans leur génétique pour savoir comment y réagir. Leur instinct leur dit de se méfier des outils inconnus comme le rasoir et le séchoir. Si en plus on leur empêche la fuite en les attachant ou en les tenant, la peur augmente! Pour cette raison, le toilettage est une situation où il est facile de faire «déborder le verre d’eau» d’émotions du chien.

Au-delà du seuil de tolérance

Lorsque le seuil de tolérance du chien est dépassé, le chien tente de faire cesser l’interaction perçue comme dangereuse pour sa sécurité. Au toilettage, si le chien tente de se défendre par l’agression ou de fuir activement, il sera un danger pour le toiletteur ou pour lui-même! Il sera très difficile de continuer ses soins, voire impossible. Le chien n’est pas méchant ou mal éduqué, il a simplement peur et il essaie de sauver sa peau! Par contre, si le chien est figé, il va donner l’impression de collaborer. En réalité, c’est une stratégie de survie grâce à laquelle le chien espère que le danger passe plus rapidement. Mais à l’intérieur de lui-même, il vit une grande détresse.  

Décoder le langage non-verbal

Il peut être difficile de faire la différence entre la collaboration et une immobilité tonique, mais il est possible d’apprendre à lire le langage non-verbal du chien pour déterminer s’il est à l’aise ou stressé.  

• Un chien à l’aise et motivé de collaborer sera réveillé et attentif! Il aura une posture droite, la tête haute et les oreilles redressées vers l’avant. Son corps sera détendu et le visage aussi. S’il branle la queue, tout le corps bougera aussi;

• Un chien figé de peur aura une posture basse, le dos arrondi et la tête abaissée. Les pupilles seront dilatés et on pourra voir le blanc de l’œil autour de l’iris. Si le chien branle la queue, c’est seulement l’extrémité qui bougera. Le corps sera tendu, les oreilles seront pointées vers l’arrière. Le chien pourrait également se coucher et faire semblant de dormir.

Pour un toilettage réussi

Il est possible de faire vivre au chien un toilettage agréable en prenant le temps de créer des associations positives aux différents éléments du toilettage, en entraînant les comportements de collaboration (comme par exemple monter volontairement sur la table et y rester immobile) au lieu d’imposer notre volonté, et en désensibilisant les peurs. Prévenir que le «verre d’eau déborde» donc travailler en dessous du seuil de tolérance nous permet de prévenir la détérioration du lien de confiance entre l’humain et le chien. Cela prévient d’avoir recours à des contentions (muselière, hamac, plusieurs personnes pour tenir le chien,etc.) ou à la sédation pour être capable de faire les soins de toilettage du chien. De plus, faire attention à ce que notre chien ne vive pas de gros stress prévient des impacts significatifs sur la santé mentale et physique du chien qui pourraient se présenter sous forme d’anxiété généralisée, des comportements destructeurs et autodestructeurs, des problèmes de peaux, de digestion et/ou de cœur, et bien plus.

Exemples concrets

En terminant, voici des exemples de langage non-verbal du chien qui nous indique son état d’esprit.

Coupe de griffes

Tondeuse

Bain

Séchoir

Un coup de main?

Si le principe de seuil de tolérance est en accord avec vos valeurs, notre équipe d’Intervenantes en toilettage comportemental certifiée se fera un plaisir de vous aider! Visitez notre site web ou contactez-nous pour en savoir davantage!